« — Miroir, miroir, mon beau miroir ... Dis moi. Qui est la plus belle ?

— C'est vous, indéniablement, ma reine. Comment pourrait – il en être autrement ? Avec votre grâce innée, votre noblesse, votre délicatesse ... Votre beauté. De toutes je ne connais de semblable personne ayant votre éclat. Vous irradiez, maîtresse, vous étincelez. Vous êtes la belle d'entre les belles.

Magnifique ; votre pelage est assurément le plus beau, le plus royal, comme s'il vous avait été offert des cieux. Mais que dis – je. Vous êtes les cieux, vous êtes le tout. Votre robe, contais – je, est unique. D'un argent avec de multiples reflets sous l'astre solaire ; à en faire pâlir tous ces êtres, dit félidés, qui ne vous arriverons jamais au tiers de la cheville. Ces rayures d'un grisé magistral, presque irréel, qui parsèment votre corps avec finesse et élégance vous rajoutent plus de magnificence encore. Votre poil, mi long, toujours soigné, lissé, soyeux, ondule agréablement au gré du moindre de vos mouvements, tel une rivière ondoyante.
Votre corps est fin, tout en finesse, tout en souplesse. L'élégance de vos traits, qui semblent tout droits sortis d'un songe éveillé, en laissera plus d'un coït, tel la carpe nageant paresseusement au sein de la rivière. Chacun de vos quatre membres sont délicatement taillés, et bien proportionnés. Votre tête au port fier, vos traits fins et harmonieux, vos oreilles droites, vos moustaches sensibles, vos griffes nacrées et recourbées, votre nez rose ... Tout, tout est harmonieux, tout est beau. Splendide. Si on cherche, en vous, des défauts, on en trouvera peut – être mais il faudra pour cela vous regarder, vous étudier sous toutes les coutures ... Et là peut – être on vous trouvera une imperfection. Personne n'est parfait après tout.

Viens ensuite vos yeux. Bleu. Vert. Les deux s'y mélangent et s'y confondent. On ne peut pas dire quelle couleur est la principale, la dominante dans ces prunelles enflammées. Ce sont ces mêmes yeux avec lesquels vous étudiez les autres, d’un œil critique et froid, dépourvut de toute émotion. Supérieure.

Vous êtes ma reine. Vous êtes LA reine. Les autres ne sont qu'illusions ... Que fumée. Les autres ne sont rien. Rien, vous m’entendez ? »

« Je t'aime beaucoup, tu sais. Je ne pourrais jamais me séparer de toi. Ça me briserais, ça me détruirais. Ça me tuerait. Tu es un peu comme mon étoile dans cette nuit sans lune. Ou un peu comme ma lampe torche dans cette pièce sombre, sombre, sombre. Sans toi, je meurs. Sans toi j’étouffe, tu vois. Sans toi y n'y a plus de couleur. Ni même le blanc ou le noir. Sans toi y n'y a rien ... Rien d'autre que la mort. »

Non. Enfaite non. Je ne t'aime pas ... Je te hais. Je t’ulcère. Alors va t'en, casse toi, pars ... Vite. Vite avant qu'il ne soit trop tard ! Va crever. Fais – toi oublier. Pars. Pars très loin ... Et surtout ... Surtout ne reviens jamais.

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Elle ne montre pas ses émotions. Jamais. Tout cela n'est qu'un masque. Qu'une tromperie. Elle est charismatique. Attrayante. On la croit. On s’attache, on l’aime. On l’admire. Elle en profite. Elle vous ment. Elle vous utilise, tel un pantin. Elle vous manipule. Tout ça pour quoi ... ? Pour vous jeter, lorsque vous ne lui servez plus à rien, comme une vulgaire épine coincée entre deux griffes.
Loin, bien loin ; dans la petite âme de cette minette il y a une sensibilité. Il y a des sentiments. Seulement elle ne les dévoile pas. Jamais. C'est un principe. Le temps l'as endurcit et continuera de l'endurcir.
C’est encore une enfant, petite, sans défense, et pourtant elle s’est déjà forgé sa propre carapace, plus dure que la plus résistante des pierres. La novice peut paraître insensible, désormais, aux injures, aux critiques, aux autres mâles, aux compliments … Mais ce n’est qu’une couverture, juste pour se cacher. Au fond, elle se blesse facilement, et son petit cœur s’écorche vite … Mais jamais vous ne verrez si vos piques ou vos compliments font effet ou non. Elle restera de marbre, vous fixant toujours avec ce même regard froid, cette même lueur indifférente dans les yeux. Comme si vous n’étiez que poussière, que fourmi.
Et le comble c’est que c’est vrai. Nous ne sommes rien, nous qui nous croyons si puissants, si forts. Nous ne sommes rien de plus qu’êtres insignifiants vivant sa petite vie égocentrique et sans goûts. Chacun est aveugle, se pensant unique, merveilleux, invincible. Faux. Ce ne sont que des mirages auxquels on croit si fort ... Si fort, dans l’espoir qu’un jour ces illusions deviennent réalité.

Morphée aime être désirée, c’est une chose dont elle jubile. • Elle aime mentir, ce qu’elle fait magnifiquement bien. • Morphée aime, ou plutôt adore, être le centre de l’attention d’autant plus que lorsque c’est le cas elle ignore magnifiquement bien ses prétendants ou prétendantes. Quoi de mieux ? • Morphée aime les gens à l’esprit compliqué, tordu et à la langue bien pendue, mais accepte aussi ceux à l’âme réfléchie et réservée. • Elle aime la nuit, porteuse de rêves et de cauchemars, moment de la journée où l’on peut s’évader, seul, dans son petit monde. • Morphée aime railler les autres, les rabaisser, sans pour autant leur faire mordre la poussière. • Elle aime ceux qui savent parler pour dire quelque chose, et se taire.

Morphée déteste les vantards, elle leurs ferait volontiers entendre sa façon de penser. • Les faibles, les flemmards, ceux qui ne servent à rien … Elle n’aime pas.
Enfaite Nuage de Morphée n’aime pas beaucoup de chose. La liste est bien longue. Pour lui plaire il faut être habile, patient, rusé … Et un pas de travers pourrait vous couter bien cher.

Bienvenue !
Quel style d'écriture, super classe ! Enfin, moi je retiens surtout la classe de ton avatar